Lire, intervenir, écrire. Sur l'opération de lecture aujourd'hui

  • Date : les 3 et 4 décembre 2024
  • Lieu : Université d’Anvers
  • Couvent Grauwzusters
  • Adresse : Lange-Sint Annastraat 7, Anvers
La lecture sera écrivante ou ne sera pas...

Au départ du workshop que nous allons organiser à l’Université d’Anvers, il y a le constat que les nouvelles technologies que nous avons développées, qui fascinent certains, qui font peur à d’autres (traitement de texte, détection automatique, rich text reading, IA etc.), nous mettent en présence d’une vérité que certes nous connaissions mais que nous avions aussi régulièrement cherché à passer sous le tapis. Un texte, fût-il gravé dans le marbre, n’est jamais un objet stable. Un texte est par définition une chose évanescente, à reconstruire, à réinventer à chaque nouvelle lecture. Le texte n’est pas un coffre-fort rempli de données précieuses qu’il faudrait en « extraire » au bout d’un dangereux et fatigant périple. S’il n’y a pas de lecteur ou de lectrice, il n’y a pas de texte. Les choses sont aussi simples. 

Une question s’ensuit et qui sera la nôtre en décembre. Comment faire pour donner vie à un texte de manière un peu efficace et, si possible, durable ? Le dialogue avec les spécialistes en humanités numériques a eu lieu et il faudra à présent passer à la vitesse supérieure. La parole sera aux pratiquants de la critique « interventionniste » qui commence à faire parler d’elle dans les départements de lettres. On est critique « interventionniste » quand on défend l’idée que le texte est ce qu’écrit le lecteur, et qu’il n’est peut-être rien d’autre. Certes il y aura discussion, débat, polémique. Y a-t-il un vrai sens des textes ? Est-ce bien le sens du texte que l’analyse cherche à retrouver ? Est-ce que le recours à la machine permet d’arriver, pour le texte lu, à une vérité plus « objective » ? En somme, nous voulons savoir si la lecture dite « littéraire » a aujourd’hui un avenir et, si oui, lequel. 

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Camille Bortier