Bien que son importance relative fait l’objet de débat, la dimension ethnique de l’histoire politique et du conflit armé burundais est indéniable. Les parties signataires de l’Accord d’Arusha «reconnaissent qu’il s’agit d’un conflit fondamentalement politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes; d’un conflit découlant d’une lutte de la classe politique pour accéder au pouvoir et/ou s’y maintenir» (article 4).
Cette section présente, dans un premier chapitre, des documents et analyses relatifs à la segmentation ethnique du Burundi, notamment en ce qui concerne les liens entre l’affiliation ethnique, l’exercice du pouvoir politique et les institutions de l’Etat.
Le Burundi a mis fin au conflit armé moyennant plusieurs dialogues entre belligérants. Dans cette voie négociée vers la paix, l’élément ethnique a joué un rôle important. La stabilisation institutionnelle est, en partie, basée sur deux types de partage de pouvoir. D’un côté, le Burundi a opté pour un partage de pouvoir typiquement consociatif (comme cela s’est fait également en Irlande du Nord, en Bosnie, en Iraq et ailleurs). D’un autre côté, des partages du ‘gâteau’ que constitue l’Etat ont été négociés entre les parties politico-militaires. Ce double partage du pouvoir trouve ses origines, en partie, dans les accords de paix. Nous renvoyons donc à la section Paix, mais nous ajoutons, dans un deuxième chapitre ‘Ethnicité et partage du pouvoir’ dans la présente section, quelques textes supplémentaires.