Évolution de la population belge et de la main-d'œuvre des médecins généralistes
La population belge vieillit. En 2022, un Belge sur cinq aura 65 ans ou plus. En 2070, les personnes de plus de 67 ans représenteront plus de 24 % de la population. Le nombre de personnes souffrant de maladies chroniques (diverses) augmente également. Dans le même temps, nous constatons que le nombre de médecins généralistes disponibles diminue. En 2016, il y avait encore 10,45 médecins généralistes ETP disponibles pour 10 000 habitants, mais la Commission de planification – offre médicale s'attend à ce que ce chiffre tombe à 8,25 pour 10 000 d'ici 2036. D'ores et déjà, de plus en plus de cabinets médicaux mettent en place ce que l'on appelle un "stop patients". Certaines régions sont des "déserts médicaux" où l'on ne trouve pratiquement pas de médecins généralistes. Avec le départ à la retraite (imminent) de la génération des médecins généralistes du baby-boom et le nombre important de jeunes médecins qui quittent la profession, la continuité des soins pour de nombreux patients belges est menacée.
De plus, des études récentes montrent que la qualité des soins pour les maladies chroniques en Belgique n'est pas toujours bonne. Tous les patients ne bénéficient pas d'un suivi ou d'un traitement adéquat. Cela peut éventuellement entraîner des complications qui, à leur tour, sont préjudiciables au patient, au système de soins de santé et à la société. Avec le vieillissement de la population, l'impact de ce problème va encore s'accroître.
Il est donc grand temps de mettre en place des solutions structurelles à ce problème.
La collaboration avec une infirmière praticienne (IP) permet de préserver ou d'améliorer la qualité des soins.
La recherche (inter)nationale confirme que la délégation de certaines tâches à une infirmière praticienne (IP) peut se faire sans perte de qualité des soins. Dans certains cas, on constate même une amélioration de la qualité. Il s'agit de tâches liées, par exemple, aux soins chroniques, à la prévention ou à la gestion de la population. Cependant, on constate que la manière dont cette IP est déployée (contenu des tâches, niveau de formation, financement, etc.) est très variable (inter)nationalement. ce qui peut également expliquer les différences de résultats.
Infirmiers praticiennes en Belgique
En Belgique, il n'existe pas encore de cadre législatif clair pour les infirmiers praticiennes. Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi une formation spécifique en tant qu'infirmier praticien, bien qu'il existe un cours postuniversitaire depuis sept ans, en Flandres. Les tâches accomplies par les IPs en Belgique sont très diverses : elles vont de tâches purement administratives ou de tâches techniques purement exécutives (prise de sang) à une consultation véritablement indépendante selon des protocoles. La recherche montre que les cabinets choisissent de travailler avec un IP afin d'améliorer la qualité (sous tous ses aspects). Les cabinets notent que les facteurs contextuels (par exemple le système de financement) jouent un rôle important dans l'effet perçu de la collaboration avec un IP.