Alternative budgétaire et revanche des contextes dans le secteur environnemental en RD Congo
Conférencier: Olivier Bahati
L’accélération démographique et la quête à l’amélioration des conditions de vie des citoyens semblent augmenter davantage la pression sur la délivrance de services publics en Afrique. Cependant, les finances publiques très limitées affectent constamment le fonctionnement de leurs bureaucraties. En RD Congo, nombreuses administrations sectorielles dépendent de donateurs pour leur résilience. A l’absence de fonds de fonctionnement, certaines semblent innover, à travers des ‘arrangements internes’, notamment, grâce aux recettes publiques pour continuer à ‘faire l’Etat’. C’est le cas de l’administration du Ministère de l’environnement et développement durable (MEDD).
Ce papier diagnostique la gestion de la prime de rétrocession au MEDD. Il se base sur des données ethnographiques (notamment des entretiens semi-directifs et observation participante) collectées au sein et en dehors des bureaucraties, auprès des acteurs étatiques et non étatiques à l’administration centrale de Kinshasa. Nos investigations soulignent l’existence d’un ‘assemblage’ d’acteurs, de décisions politico-administratives et outil technologique qui sous-tendent la gestion de la prime de rétrocession obtenue des taxes environnementales (notamment les groupes d’experts contextuels, la focalisation sur la liste des présences, la bancarisation…). Cela semble aboutir à un autre produit inattendu d’évaluation, résultant de la transformation du dispositif de paiement basé sur la performance, issu du New Public Management (NPM), proposé au départ par le gouvernement congolais pour la maximisation des recettes publiques. Enfin, la bancarisation a semblé améliorer l’encadrement de la prime de rétrocession au MEDD ; néanmoins, considérant les critiques légitimes soulevées par les fonctionnaires-usagers, elle reste une piste explorable à l’avenir.