Editie 2006 - 2
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Clé Lesger: Migrantenstromen en economische ontwikkeling in vroegmoderne steden. Nieuwe burgers in Antwerpen en Amsterdam, 1541-1655 Anne Winter: De microcontext van stedelijke groei. posities en trajecten van immigranten op de Antwerpse arbeidsmarkt in de tweede helft van de achttiende eeuw Michael Ryckewaert en Katrien Theunis: Het Lelijkste Land, de mythe voorbij. Stedenbouw en verstedelijking in België sinds 1945 Peter Stabel en Claire Billen: Belgische steden in beeld. Stadshistorische musea in een gefragmenteerd land. Jan Hein Furnée: Stadsgeschiedenis in buitenlandse tijdschriften (2005) |
Abstracts
Clé Lesger
Migration and the rise and decline of early modern cities. New citizens in Antwerp and Amsterdam, 1541-1655
During the period under consideration the economy and population of Antwerp declined dramatically, while Amsterdam experienced massive growth. These cities are therefore well suited for studying the effect of economic and demographic development on the origin, profession and social status of migrants in periods of growth and decline. In the paper it has been demonstrated that in periods of decline the proportion of migrants from far-off places declined, but the size and location of recruitment zones remained the same for a considerable period of time. The demand for migrant labour in Antwerp shifted away from international trade to the service sector and to luxury industries and consequently social inequality in the city became less pronounced. For Amsterdam it has been established that the size of recruitment zones increased, and so did demand for unskilled labour in the expanding mercantile economy. By the mid-seventeenth century inequality of income, wealth and social status must have increased significantly.
L’immigration face à la croissance et au déclin des villes au début de l’Epoque Moderne. Les nouveaux citadins d’Anvers et Amsterdam, 1541-1655
Pendant la période en question, l’économie et la population d’Anvers déclinèrent dramatiquement, alors qu’Amsterdam voyait s’affirmer une croissance massive. Les deux villes offrent donc un bon champ d’observation pour évaluer l’effet du développement économique et démographique sur l’origine, la profession et le statut social des migrants. L’article montre, qu’en période de déclin, la proportion d’immigrés d’origine lointaine baisse mais que l’étendue et la localisation de la zone de recrutement demeurent longtemps stables. La demande en travail qu’adresse Anvers à l’immigration se modifie. Elle passe du secteur du commerce international à celui des services et des industries de luxe. En conséquence, les inégalités sociales deviennent moins prononcées. Pour Amsterdam, il a été établi que la dimension de la zone de recrutement s’est élargie de même que la demande de travail non qualifié dans l’économie marchande. A partir du milieu du dix-septieme siècle, les inégalités de revenues, de richesse et de statut social ont dû s’accroître de manière significative.
Anne Winter
The micro context of urban growth: immigrants’ positions and trajectories on the Antwerp labour market in the second half of the eighteenth century
This article draws upon a sample of over 5,500 immigrants recorded in the Antwerp census of 1796 to map the city’s predominantly regional pattern of recruitment and to analyse the employment structure of its immigrants. It argues that the city’s limited migration field in the second half of the eighteenth century was the result mainly of an unattractive local opportunity structure dominated by low-paid textile industries. In turn, the specificities of the immigrant employment structure primarily reflected the predominantly rural background of the migrants themselves. These structural constraints notwithstanding, considerable room remained for individual and collective agency, whereby hinterland and family networks helped to establish comparative advantages in certain ‘rural-oriented’ trades. Consequently, most long-term immigrants were considerably better-off than their local-born counterparts, while many temporary migrations were probably also ‘successful’ vis-à-vis their specific savings or training purposes.
Le micro-contexte de la croissance urbaine : Positions et trajectoires d’immigrants sur le marché du travail à Anvers dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle
En se basant sur un échantillon de plus de 5,500 immigrants dénombrés dans le recensement de 1796 d’Anvers, cet article se propose de retracer les modes de recrutement essentiellement locaux de cette ville et d’analyser la structure professionnelle des immigrants. Notre propos est de montrer que la limitation du champ migratoire dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle résultait principalement d’une structure d’opportunité locale défavorable, dominée par les industries textiles offrant des rémunérations médiocres. A leur tour, les spécificités de la structure professionnelle des immigrants reflétait avant tout la provenance rurale de ces derniers. Néanmoins, ces contraintes structurelles laissaient assez de marge pour l’action individuelle ou collective, dans laquelle les réseaux familiaux et régionaux aidaient à établir des avantages comparatifs dans certains métiers ‘à orientation rurale’. Par la suite, la plupart des migrants à long terme étaient considérablement plus aisés que leurs pendants autochtones, alors que beaucoup de migrations temporaires se révélaient également ‘avantageux’ en fonction de leurs objectifs d’épargne ou de formation.
Michael Ryckewaert en Katrien Theunis
Beyond the myth of the ugliest country in the world. Urbanism and urbanization in Belgium since 1945
According to modernist architect Renaat Braem, by 1968 Belgium had become ‘the ugliest country in the world’ as a result of a ‘traditional’ and ‘mediocre’ urbanization process that failed to implement a modern project. Others characterized this process as being dominated by political and economic agendas with urban planning serving merely as a by-product of infrastructural construction. Confronting the Belgian urbanization process with some of the primary goals of modern thought rather than with modernism as an architectural style, we shed a new light on the Belgian Post War urbanization process. An analysis of the decision-making processes and spatial concepts regarding infrastructure and housing, allows us to define the Belgian urbanization process since World War II as an implicitly modern project.
Le pays le plus laid au monde, au-delà du mythe. L’urbanisme en l’urbanisation en Belgique, après 1945
En 1968, selon l’architecte moderniste Renaat Braem, la Belgique était devenue ‘le pays le plus laid au monde’. Cela était le résultat d’un processus d’urbanisation ‘traditionnel’ et ‘médiocre’ qui ne réussissait pas à initier un véritable projet moderne. D’autres auteurs ont prétendu que ce processus était régi par des objectifs politiques et économiques, tandis que l’urbanisme n’intervenait que comme l’accessoire de projets d’infrastructure. En confrontant le processus d’urbanisation belge avec le modernisme comme cause et non avec le modernisme comme style architectural, nous arrivons à une conclusion différente. Une analyse des processus de décisions et des modèles spatiaux relatifs à l’infrastructure et le logement, nous permet de qualifier le processus d’urbanisation belge de l’après-guerre comme un projet implicitement moderne.