Editie 2010 - 1
Kim Overlaet: '... zo comt men ter stadt van Alkayeren...' Een analyse van de representaties van Cairo in laatvijftiende-eeuwse reisverhalen uit de Nederlanden' (full text - pdf) Cécile Vanderpelen-Diagre: Als kunst liberaal kleurt. Het discours van het Brusselse stadsbestuur over het stedelijke beleid voor schone kunsten en publieke vermakelijkheden (1830-1899) (full text - pdf) Wil Zonneveld: Grenzeloze ambities. Nederlandse pleidooien voor internationale ruimtelijke plannen (1929-1957) (full text - pdf) (Review) Griet Vermeesch: De haas en de schildpad. Stad en staat in pre-industrieel Europa (full text - pdf) (Review) Maarten F. Van Dijck: Een schitterend jaar! Stadsgeschiedenis in Belgische en Nederlandse historische tijdschriften (2008) (full text - pdf) (Dossier) Bruno Blondé, Derek Keene, Simon Gunn, Griet Vermeesch - ingeleid en bewerkt door Peter Stabel: Waar is stadsgeschiedenis goed voor? Europese stadsgeschiedenissen in de voorbije decennia. Enkele beschouwingen naar aanleiding van de publicatie van Peter Clark, European cities and towns, 400-2000 (Oxford 2009) (full text - pdf) |
Abstracts
Kim Overlaet
‘Arriving in Cairo.’ An analysis of the representations of Cairo in late fifteenth-century travel narratives from the Netherlands
This article studies the descriptions of Cairo in late fifteenth-century travel accounts of pilgrims from the Netherlands who visited this Islamic capital on their route to the Saint Catherine’s Monastery at the foot of Mount Sinai. They described the city as pious pilgrims, laden with images and preconceptions about Islam and Muslims, but also, and in particular, as lay townsmen who highly appreciated their own western cities. This essay focuses on the influence of these pilgrims’ western perception of urbanity on their representations of Cairo. This influence manifested itself very clearly in the continuous references the travelers madeto their (kn)own urban environment and in their enthusiastic and often detailed descriptions of the urban spaces. Moreover, despite their immersion in an Islamic urban culture, their descriptions of Cairo only very rarely induced over-simplified representations of Islam.
‘Ainsi on arrive au Caire.’ Un analyse des représentations du Caire dans quelques récits de voyage des Pays-Bas du quinzième siècle tardif.
Cet article analyse les descriptions du Caire dans quelques récits de voyages du quinzième siècle tardif. D’une part, les pèlerins des Pays-Bas, qualifiaient cette capitale islamique en tant que chrétiens pieux, c’est-à-dire de manière préjugée sur l’Islam et sur les musulmans. Mais d’autre part, et surtout, ils la décrivaient dans leur qualité de citadins laïques d’une ville d’Europe occidentale dont ils se montraient très orgueilleux. Cette étude mesure l’influence de leur perception occidentale d’urbanité sur les représentations que ces pèlerins se faisaient du Caire. Cette influence se manifestait très clairement dans les références des auteurs à leur propre environnement urbain et dans leurs descriptions, souvent détaillées, des espaces urbains. En outre, malgré leur immersion dans une culture urbaine islamique, leurs descriptions du Caire ne provoquaient que très rarement des opinions tranchées sur l’Islam.
Cécile Vanderpelen-Diagre
‘L’art à l’épreuve du libéralisme’. The discours of the Brussels City council on the public policy for fine arts and entertainment 1830-1899
When studying the involvement of the Ville de Bruxelles (City of Brussels) in cultural matters in the nineteenth century, it is rather obvious that the expenses for equipments, the lack of fiscal resources as well as a rigid budget failed to realise a consensus, which had yet clearly been established: the need to provide the population with proper means of education and of creation. Culture generally comes within the scope of extraordinary expenses, which enables the representatives to cut their budgets as they please. The authorities are nonetheless aware of the importance of public intervention for the legitimisation and the organisation of cultural productions. Not only do they closely follow the training and evolution of their artists, but they also try to make them contribute to the building of the modern city by ordering statues. The so-called popular gatherings remain the only events on which the City offers a cultural project aimed at the whole society. This statement should nevertheless be dampened since most of these festivities are a sequel of events, each of them intended to a certain social class. The authorities are incapable to represent as well as to depict the folk; the foreigner is, on the contrary, central within auto-justification discourses. In cultural matters as well as in other political fields, Brussels’ liberal elites of the nineteenth century need to make their own experience. In this experimentation, they are hindered by their paranoid obsession on one hand (i.e. the enclavement within a catholic nation) and by their vision of art on the other hand. Their romantic vision of the artist is all the more enduring since it contributes to the liberal ideals of liberty. The financing of the arts, which used to be managed by aristocracy, becomes even more complex under a parliamentary regime.
L’art à l’épreuve du libéralisme. Le discours de la Ville de Bruxelles sur l’intervention publique dans les beaux-arts et les agréments (1830-1899)
En étudiant l’intervention de la Ville de Bruxelles dans les matières culturelles au xixe siècle nous constatons que les dépenses d’équipement que le manque de ressources fiscales propres et le peu d’élasticité des budgets ne permet guère de réaliser ce qui fait pourtant l’objet d’un consensus: la nécessité de fournir à la population les moyens de se cultiver, de se former, voire de créer. Le plus souvent, le domaine culturel est inscrit dans les dépenses extraordinaires, ce qui traduit la volonté des mandataires de pouvoir aisément couper ces budgets. Toutefois, les autorités sont conscientes de l’importance de l’intervention publique dans les processus de légitimation et dans l’agencement de la production culturelle. Non seulement elles sont très attentives à la formation de leurs artistes, mais elles cherchent le plus possible à les faire participer à l’édification de la ville moderne en leur commandant des statues. Cependant, les fêtes dites populaires sont les seules initiatives où la Ville propose un projet culturel conçu à l’intention de l’ensemble de la société. Et encore faut-il nuancer ce propos. Pour l’essentiel ces fêtes sont des juxtapositions d’événements qui s’adressent chacun à une catégorie sociale. Cette incapacité à représenter et à se représenter le peuple contraste avec la place prise par l’étranger dans les discours d’autojustification. En matière culturelle comme dans les autres domaines du politique, les élites libérales bruxelloises du xixe siècle doivent faire leur écolage. Dans ce travail d’expérimentation, elles sont handicapées d’une part par leur obsession paranoïaque – l’enclavement dans une nation catholique – et par leur vision de l’art. Leur vision romantique de l’artiste incréé est d’autant plus vivace qu’elle participe à l’idéal libéral de liberté. D’un point de vue structurel, donc, on voit que le séculaire pas de deux du prince et de l’artiste n’est que plus complexe quand le prince devient un régime parlementaire.
Wil Zonneveld
Dutch pleas in favour of transnational and European spatial plans (1929-1957)
The Netherlands is known for its elaborate spatial planning system. In the period between both world wars legislation was only modest – basically identifying a land-use plan at the local level. A coalition of planners evidently far ahead of planning practice started to campaign for an elaborate system of plans on all domestic levels of government but also on the international and European level. This idea was taken further after the Second World War especially during the period when the negotiations took place on the establishment of the European Economic Community. According to Dutch planners their government should strive for the integration of a spatial planning title in the new eec Treaty. Their pleas fell on deaf ears: within the grand politics of European economic integration there was no room for the formation of a policy domain which in these days had not even unfolded in the Netherlands.
Plaidoyers néerlandaises en faveur d’une planifi cation de l’espace transnationale et Européenne (1929-1957)
Les Pays-Bas sont connus pour le système de développement de l’espace qui est appliqué dans le pays. Étant encore peu développée pendant l’entre-deux-guerres, la législation identifiait principalement l’affectation des sols au niveau local. Plusieurs urbanistes qui partageaient visiblement une vision très poussée sur la répartition des sols, avaient commencé à militer pour un système élaboré de planification à tous les niveaux de la politique intérieure du gouvernement, mais aussi au niveau européen et au niveau international. L’idée a été reprise et développée après la Seconde Guerre mondiale, notamment pendant la période des négociations qui avaient eu lieu pour l’établissement de la Communauté économique européenne. Les urbanistes néerlandais avaient plaidé, auprès des responsables politiques, en faveur de l’intégration de la planification de l’espace dans le nouveau Traité instituant la cee. Leurs appels n’ont pas été entendus, car les grandes politiques en cours à l’époque pour réaliser l’intégration économique européenne ne pouvaient s’embarrasser de la constitution d’un domaine politique, qui n’existait pas encore aux Pays-Bas.